Les attentats sanglants de Bombay ont révélé le visage sombre de l’Inde, la plus grande démocratie du monde, confrontée depuis des décennies à la violence des extrémismes religieux, qu’ils soient musulmans ou hindous. Mais cette montée des communautarismes n’est pas un phénomène strictement masculin.
Les mouvements nationalistes mobilisent un grand nombre de femmes, qui se reconnaissent dans la représentation de la nation comme centre du foyer, de la maison et de la parenté. Certaines d’entre elles vont même jusqu’à appartenir à des groupuscules ultra-radicaux, assimilant la femme à une déesse, Durga, destructrice du démon.
Ces actions révèlent l’aspiration des femmes à changer de condition au risque parfois de se perdre dans les tentations identitaires, qui, dans les faits, ne se traduisent pas comme un vecteur d’émancipation, au contraire. Souvent, les femmes qui se font connaître comme leaders sont réduites au silence, menacées et parfois assassinées.
Pourtant, la représentation féminine dans le système politique indien n’est pas un leurre. En 1992, l’Inde a changé sa constitution pour ajouter des quotas pour tous les postes élus localement, notamment au sein des conseils de villages (panchayats) qui doivent réserver un tiers de leurs sièges aux femmes. En 2005, la Women’s Reservation Bill a été votée, introduisant un quota d’un tiers de femmes au Parlement et à l’Assemblée d’Etat.
Bien entendu on est loin d’une représentation paritaire des femmes dans la vie politique et sociale de l’Inde (n’est-ce pas une tendance mondiale ?). Cependant les indiennes, qu’elles agissent à l’intérieur ou hors du système, contribuent fortement à la transformation sociale de leur pays. Espérons seulement qu’elles ne choisissent pas la voie de l’extrémisme et de la violence pour se faire entendre.
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