Elle a 22 ans, bientôt 23. Elle est originaire de Delhi mais travaille depuis plus de 9 mois à Bangalore. Son père est businessman et a travaillé plusieurs années aux Etats-Unis. A Delhi, la famille élargie vit sous le même toit : ses parents, ses oncles et ses tantes avec tous les cousins. Une famille indienne à la fois moderne et traditionnelle. Ses parents sont hindous, très pratiquants. Ils vont tous les jours au temple pour prier. Elle, ne l’est pas.
A Bangalore, elle ne va jamais au temple et mange même du boeuf. Elle s’habille à l’occidentale, elle porte des jeans et des tops à la mode. Elle est coquette et aime sortir avec ses amis. Elle peut boire et fumer tout en connaissant ses limites.
Il y a deux mois, elle va en soirée avec ses amis de Bangalore, sa soeur, sa cousine et des amis venus de Delhi. Un des hommes du groupe commence alors à discuter avec un blanc assis sur le même sofa que lui. Il était venu en soirée avec sa colocatrice. Ils sympathisent et tout ce petit monde continue la soirée ensemble.
Le blanc lui plaît beaucoup. Mais elle pensait alors que la colocatrice était sa petite amie. Il avait 25 ans, était européen et était en Inde depuis quelques mois pour travailler. Lui aussi a tout de suite trouvé chez cette fille quelque chose de spécial, qu’il n’avait jamais trouvé dans aucune fille avant. Après une excellente soirée, tout ce petit groupe échangea ses numéros de téléphone. Dans les semaines suivantes, il revit une partie du groupe, ceux de Bangalore. Il la retrouva, mais bien qu’elle lui plaisait beaucoup, il ne chercha pas à dépasser le stade de l’amitié avec elle, sachant que les Indiennes étaient très difficilement abordables et que les petits copains n’étaient pas envisageables pour beaucoup d’entre d’elles. Ils se revirent donc tous ensemble et un jour, elle et lui se rencontrèrent de nouveau juste tous les deux pour un film et ce fut alors le début de leur relation. Ils se plaisaient énormément l’un l’autre mais cette relation était quelque peu compliquée. Evidemment, il était hors de question que sa famille soit au courant mais même ses amis ne devaient pas l’être. Ils réussirent tout de même à se voir et à passer de très bons moments ensemble.
Il y a 2 semaines, elle rentra dans sa famille pour une semaine de vacances. Elle découvrit alors que ses parents avaient commencé à chercher un mari pour sa soeur. Ils lui dirent alors qu’ils pourraient aussi en trouver un pour elle par la même occasion. Elle avait pourtant émis le choix de trouver son propre mari. Mais à quelles conditions ? Elle décida alors de se confier à sa soeur et de lui dire qu’elle fréquentait l’étranger qu’ils avaient rencontré pendant cette soirée depuis quelques temps. Elle lui demanda si ses parents pourraient l’accepter. Sa soeur lui dit alors que ce serait impossible, que ses parents ne la laisseraient jamais être avec quelqu’un d’une caste différente de la sienne. Les étrangers étant hors caste, cela serait donc impossible. Sa soeur lui conseilla alors d’arrêter tout de suite sa relation avec son copain, car cela ne pourrait qu’avoir une fin malheureuse. D’après elle, il n’y avait aucun espoir pour que sa famille accepte cela. Elle avait vu son père devenir extrêmement violent sur certains sujets portant sur les traditions.
De retour à Bangalore, au cours d’un triste déjeuner, elle raconta à cet étranger son histoire et lui dit qu’il faudrait donc tout arrêter. Cela fût évidemment très dur à accepter pour lui, d’autant plus qu’elle lui confia à ce moment qu’elle l’avait aimé dès le premier jour. Mais pour beaucoup en Inde, même pour des familles ouvertes et modernes, il reste des traditions qu’il faut respecter. Peu importe si son enfant n’est pas heureux, ce qui compte, c’est que le déshonneur d’un non respect des traditions ne soit pas jeté sur la famille. Le bonheur n’est que secondaire. Mais pour le jeune, issu d’une tradition européenne totalement différente sur ce sujet, la pilule est très dure à avaler. Comment accepter ces traditions qui appartiennent pour lui à l’époque des ses arrières grands-parents ? Comment accepter qu’on puisse lui refuser le bonheur d’être avec celle qu’il commençait à aimer ? Que faire face à cette impuissance ? Rien ne peut être fait ! On ne combat pas si facilement des traditions si profondément ancrées. Ne reste plus qu’à se résigner, à oublier et à maudire ces traditions qui détruisent la vie des milliers (millions) de couples.
> Sébastien C.
Nos traditions sont très lourdes à vivre, mais il ne tient qu'à nous de prendre le risque d'aller de l'avant. On doit braver nos familles, et parfois on est lâche car on ne veut pas se battre, ne serait-ce que pour notre bonheur, et parfois on décide qu'aucun obstacle ne fera barrage au bonheur, et là qu'importe ce qui arrivera, car un jour, on se retrouve autour d'un évènement heureux ou triste.
Je pense que la tradition n'a rien a voir dans ton histoire, c'est juste un manque de volonté, de se dire que tout est perdu à l'avance. Et puis souvent, elle a bon dos cette tradition, on peut toujours dire que c'est ça faute quand tout va mal et qu'on ne veut pas agir. Chaque personne est différente, on peut changer le cours de nos vies si on le veut vraiment !
Rédigé par : CF | 11 juin 2009 à 14:28
Contre rencontre
Quand je l'ai rencontrée, elle avait 24 ans. Belle fille style mannequin, à faire tourner les regards des hommes et à susciter des jalousies chez les femmes. Enjouée, intelligente, jolie, elle me rendait envieuse mais elle était devenue une amie. Elle fréquentait un jeune Français de 25 ans. La photo qu'elle m'avait montrée le rendait séduisant, avec un regard vif et intelligent, un sourire ravageur. Ils s'aimaient et j'étais devenue le témoin de leur amour.
Un jour ils se sont décidés à se présenter à leur famille respective. Une précision : elle était africaine et il avait une famille vivant dans la "France profonde". Ce fut la catastrophe ! Des deux côtés. Elle reçut des menaces de la part de sa propre famille : être mariée de force à une relation là-bas en Afrique. Et il eut droit à un non autoritaire de la sienne : ça va pas, non ! Une Noire ici !
Ils ne se sont pas résignés : ils ont attendu et travaillé dans leur coin, ont réussi tous les deux à trouver une occasion d'aller travailler en Angleterre. Ils sont partis. J'ai reçu un texto me disant au revoir.
Cette histoire pour dire, Sébastien, que le comportement que tu as subi n'est pas propre aux familles indiennes. Je crois que toutes les familles ont peur de voir leurs enfants épouser d'autres coutumes, d'autres traditions, une autre vie, l'inconnu en quelque sorte. Pour eux c'est une manière de voir disparaître leur identité. En Inde le mariage est sacré et appartient aux devoirs du père. Un mariage dans les traditions est un accomplissement total du devoir des parents. Et dans l'environnement immédiat, cela donne à la famille une très forte respectabilité. Il faudrait se mettre dans le contexte de l'histoire.
Je suis désolée pour les deux jeunes gens.
A bientôt
Rédigé par : Jer | 13 mai 2009 à 11:05