Le 5 mars, a eu lieu un peu partout en Inde (Khajurao, Varanasi, Mumbay,...) le Shivaratri Mela : la célébration du mariage de Shiva avec Parvati.
Une concentration exceptionnelle de sadhus* est observée à cette occasion. Méditations, rituels, liesses accaparent les indiens (surtout les hindous bien sûr). Après un bain dans le Gange, les fidèles se rendent aux temples pour vénérer Shiva. Le culte se prolongera toute la nuit. On imagine le bruit, les cris, les chants et la ferveur de ces instants.
C'est l'Inde éternelle, celle qui vient du fond des temps. C'est l'Inde des dieux et des déesses d'une mythologie débordante d'imagination. C'est ce qui fait de ce pays, un pays à part. Une évolution majeure de ces dernières années est, d'ailleurs, la fierté des indiens d'assumer cette indianité, même chez les classes moyennes et riches souvent enclines à imiter l'Occident.
Mais l'Inde éternelle, c'est aussi la femme bien sûr.
Drapée dans son sari, elle incarne la beauté et la tradition. Cette image bienveillante mais contraignante symbolise tout le paradoxe de la femme indienne. En effet, les ambitions économiques de l'Inde les exposent à un nouveau défi : se construire une identité en conciliant l'Inde qui brille et l'Inde éternelle. Et quel sera alors le nouveau visage de la femme indienne ? Les réponses à cette question nous permettront-elles d'appréhender les mutations à venir de la société indienne ?
C'est l'Inde face à son Histoire éternelle...
> Charles Belconde
Je ne crois pas que cette évolution soit si harmonieuse que ça, vu que certains s'enrichissent à outrance tandis que d'autres s'appauvrissent. La capitalisation du marché indien ne profite pas à tous.
Mon fils écoute même du métal indien. Oui c'est le modèle occidental qui prédomine. Comme le dit Charles, c'est l'effet de la mondialisation.
De quoi devons-nous nous libérer nous-même, nous qui vivons en France ? Quelles "forces intérieures terribles" avons-nous en nous qui nous freinent ? Vers quelle liberté ?
Rédigé par : Joseline Beurier | 01 mars 2009 à 22:18
Bonjour à tous,
Je serai le premier heureux, de constater, en Inde, une évolution originale alliant harmonieusement tradition et modernisme. Entendu, le modèle occidental n'est pas le seul acceptable ; c'est pourtant celui qu'a emprunté, avec succès, l'India Shining (ouverture du marché intérieur, levée de certaines barrières douanières,...). Les classes aisés (les jeunes notamment)adoptent avec délectation, le style de vie occidental (j'ai repéré sur internet un groupe rap made in India !). Je veux bien parier sur la jeunesse qui arrive, mais il me semble réaliste aussi de prédire de terribles difficultés. Le révoltant évènement que nous rapporte Sébastien (voir son article "Mangalore") nous le laisse entrevoir. Enfin, je pense aussi que le sari n'est pas une entrave à l'émancipation des femmes (voir mon édito de la lettre n°10), mais nous ne devons pas nous interdire de la poser. Comme le dit Joseline, ce sont "les forces intérieures terribles" qui freinent l'Inde, alors commençons à nous en délivrer nous-même.
Rédigé par : Charles | 01 mars 2009 à 01:17
Bonjour
Je me pose une question : pourquoi la manière d'évoluer indienne parait-elle si inconcevable ? Moi aussi, comme Anand, je pense que la société indienne trouvera une voie vers une évolution bien originale, alliant traditions et modernisme. Le modèle européen ou même celui américain seraient-ils les seuls "acceptables" ? Bien entendu la société indienne devra lutter contre des forces intérieures terribles (l'intégrisme religieux, le poids des coutumes, les castes,...). C'est cela qui la freine. Alors parions sur la jeunesse qui arrive.
Arrêtons de penser que le sari (symbole de l'Inde et de ses femmes) est une entrave à l'évolution de la société et un carcan pour la femme. Le Gang des Saris Roses prouve que le sari permet la marche vers la liberté des femmes et demeure une fierté de femme.
Joseline
Rédigé par : Joseline Beurier | 21 février 2009 à 14:52
Bonjour Anand, vous êtes le premier blogueur sur notre site : bienvenu donc !
N'êtes-vous pas un peu idyllique ? Entendu, coutumes ne s'opposent pas forcément à modernisme mais ils peuvent se trouver en contradiction. La dot en est un exemple frappant.Toute la difficulté se trouve, à mon sens, entre entretenir la tradition qui est un élément fort d'identité et évoluer, qui mène à une identité nouvelle donc incertaine.
Rédigé par : belconde | 31 mars 2008 à 19:34
Je trouve cet article très interessant. L'Inde éternelle sera toujours celle qui est fidèle aux traditions, aux rites. Mais respect des coutumes ne veut pas dire hostilité au modernisme. Je pense vraiment que les indiens sont un des rares peuples à concilier les 2 et peut-être les femmes indiennes plus encore que les autres...
Rédigé par : Anand | 27 mars 2008 à 10:21