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N'hésitez pas à réagir sur les articles de cette lettre. Faites nous part de vos réactions, de vos "coups de gueule", échangez vos opinions, débattez de vos prises de position. Interpellez notre rédacteur Charles Belconde, il vous répondra avec le plus grand intérêt.
Bonjour à tous,
J'ai lu avec passion tous vos articles, bravo pour la pureté et l'impartialité de tous vos articles. Votre détermination et je dirai aussi votre "pugnacité" ne seront que réussite.
Continuez, je n'ai aucun coup de gueule mais seulement tout mon soutien aussi bien dans l'âme que dans le coeur.
Mes pensées vont particulièrement à Ferdinand, Charlie et Caroline, votre maman est heureuse là où elle est et vous l'avez comblée.
Félicitations les artistes et je témoigne toute ma sympathie au reste de l'équipe.
Aline et moi seront bien entendu présentes les deux jours et si vous avez besoin de nous, n'hésitez-pas.
ENCORE BRAVO A TOUS.
Amicalement et tendrement
Eugénie
Rédigé par : Eugénie BELCONDE | 14 juin 2009 à 16:00
Cédric BELCONDE à l'appareil,
Bon, pas de coups de gueule ou de prise de position, juste pour dire que les articles sont toujours très intéressants à lire et qui me permettent d'en savoir beaucoup plus sur la culture indienne et son histoire.
Continuez comme ça et rendez-vous fin juin alors !
BON COURAGE
Rédigé par : Cédric | 02 juin 2009 à 14:33
Bon je réagis par rapport à la lettre n° 12. Le problème est que cette fête de la saint Valentin est purement une fête européenne importée. C'est une fête qui n'a rien à voir avec la mentalité indienne. Mais comment peut-on empêcher les jeunes d'être séduit par cette fête et par le désir de faire comme les jeunes Européens ? Voilà encore un fait annonçant la mondialisation. Mais bien sûr cela va toujours dans le même sens. Ce n'est pas en Europe qu'on se mettrait à fêter Holi !!! Les moyens de brutes des extrémistes ne parviendront pas à empêcher cette fête en Inde.
Rédigé par : Jer | 09 avril 2009 à 21:42
Bon les avis sont très partagés concernant le film Slumdog Millionnaire. Le journal de mes enfants en dit beaucoup de bien. D'autres le trouvent superficiel. Donc ce film ne laisse pas indifférent. Un bon point !
MonsterJack, où avez-vous que les journaux nationaux indiens ne tirent qu'à quelques milliers exemplaires ? Donnez-moi votre source car je suis très étonnée. Et j'ai toujours entendu dire que les journaux indiens savaient être très virulents, dénonçant des corruptions, ou des exactions politiques, ou des méfaits de société. Là nous n'avons pas les mêmes sources.
Je crois qu'on est en train de s'emballer sur le "jean" de l'héroïne du film !!! Quelle importance qu'il y ait un jean ? En Inde les femmes mettent plus souvent le churidar que le jean trop moulant ou le sari trop encombrant. Lors de mes voyages en Inde, j'ai vu des femmes en sari conduisant une mobylette. Après tout elles recherchent la practicité du vêtement et l'élégance, suivant leur humeur. Les jeunes ados portent la tenue réglementaire des jeunes ados : jean, tee-shirt, casquette, tennis. Par contre en France, les jeunes femmes (pas ados) d'origine indienne (pas srilankaise) portent presqu'exclusivement le jean. Peu ou pas de churidar et encore moins de jupe ou robe. Et le sari seulement pour les occasions festives.
Le vêtement ne traduit pas l'évolution. Cela doit venir de l'intérieur. Les femmes en Inde évoluent doucement, à leur façon, sans vraiment le montrer. Elles ont fort à faire pour ne pas choquer leurs hommes. Et je crois aussi qu'elles ne veulent pas non plus couper net les liens qui les unissent à eux. Elles ont besoin d'eux mais ils doivent aussi reconnaître qu'ils ont besoin d'elles.
Rédigé par : Joseline | 04 mars 2009 à 11:46
D'abord un grand bravo à tous les intervenants pour la qualité de vos analyses ! Et puis, quelle passion !
Je regrette que cela tourne à la confrontation occident/orient, mais je reconnais être, en partie, responsable de cela. Il est une chose que MonsterJack et Manu me rappellent avec force : il n'y a pas que les indiens qui peuvent parler (bien) de l'Inde. Dont acte.
Reprenons mon article sur Slumdog. Je ne voulais pas dire que Boyle, parce qu'il est occidental, filme mal l'Inde, ou qu'il le fait "trop" comme un européen (ou américain) mais je voulais signifier qu'il est porteur d'une vision globalisante. C'est-à-dire qu'il conte une histoire (par ailleurs bien divertissant) lisible par tous. Prenons un exemple : le personnage du chef des gangsters (chez qui se rallie le frère de Jamal) est proche du caid des films américains. Un bandit indien, à mon avis, a une toute autre allure et qui, si on le représentait tel quel, nuirait à la lisibilité du film. C'est cela que je veux dire. Et en cela, ce n'est pas taxé d'occidental Boyle. Mais oui, je dis que son film a quelque chose d'opportuniste. Enfin, il faut s'entendre sur le terme "globalisation". Moi je le comprends (mais n'hésitez pas à me contredire si cela ne vous convient pas) comme s'imposant à tous (occidentaux compris) comme réalité indépassable. Pour argumenter cela, je reviens vers Latika et son jean (il va devenir culte celui-là !) : oui Manu, j'entends votre juste remarque ("Cela voudrait-il dire que les indiennes ne doivent pas porter de jean dans les films sous peine d'être victime de la globalisation"). Ce n'est pas ça, c'est que, pour moi, le jean n'est même PLUS occidental, il est un signe, un code compréhensible par tous mais sans identité. Les indiennes peuvent porter le jean, bien entendu et elles le portent dans bien des endroits en Inde d'ailleurs (confirme-le nous Sébastien !). Mais Boyle l'emploie uniquement à des fins stylistiques. Pour conclure, la globalisation a ses avantages mais aussi des risques qui concernent autant l'Occident que l'Orient.
Rédigé par : Charles | 03 mars 2009 à 23:25
Retour sur Slumdog qui reste pour moi, occidental, un très bon film, dans le sens où un film n’est pas un documentaire, qu’il lui faut de l’action, du rebondissement, et concernant ce dernier, il a le mérite de ne pas trahir le pays qui accueille sa trame. Certes Monsieur Boyle est anglais, donc occidental et il a réalisé beaucoup de grands films et même certains bons, toujours dans la notion occidentale MAIS, justement cette fois-ci, il a réalisé un film à petit budget qui à l’origine n’était même pas sûr d’être distribué et diffusé en salle ET l’ensemble des acteurs et techniciens sont indiens (excepté 10 personnes, ce qu’il regrette d’ailleurs). Donc on peut dire que c’est un film réalisé par un occidental mais dont le cadre et l’ensemble des gens ayant travaillé sur le film sont indiens. Difficile dans ce cas d’imaginer que nous avons sous les yeux le dernier James Bond !!! Quand au montage nerveux, les couleurs saturées, les caméras penchées, je n’y vois aucun effet de globalisation mais plutôt le choix approprié pour un film où la course poursuite est omniprésente. Quand au ballet final, un peu d’humour que diable, c’est un fameux clin d’œil.
Les indiens (je parle du peuple) ont aimé ce film, ou du moins son propos car je doute qu’ils aient les moyens de le voir. Les journaux nationaux évidemment non. Eux sont détenteurs de l’image préfabriquée de l’Inde. Une telle vision de l’Inde est certainement très mauvaise pour leurs affaires. Il ne faut surtout pas montrer la cheville ouvrière qui permet aux occidentaux d’apercevoir le sommet clinquant de l’iceberg indien. Bon mais ce n’est pas grave, ce qu’il faut savoir c’est que ces journaux nationaux n’ont qu’un très faible tirage, tout juste quelques milliers d’exemplaires. Ce qui permet de resituer le débat.
Voilà avant de clore mon propos, je vais rappeler à Charles que l’action de Slumdog se déroule de nos jours et que s’il veut un témoignage sur l’Inde d’avant il lui faudra attendre une bonne cinquantaine d’années (avec les progrès de la médecine peut-être cela sera possible) pour revoir à nouveau ce film. Aussi je me pose bien des questions à propos de son Exposition le Sari Dévoilé, lequel va-t-il nous montrer celui d’avant la révolution ou celui actuel - c'est-à-dire plus "jean" ?
MonsterJack
http://sheela.hautetfort.com
Rédigé par : MonsterJack | 02 mars 2009 à 09:12
Manu, le but de ces commentaires est de discuter, que ce soit polémique ou non.
Oui il faut être indien pour comprendre la mentalité indienne. Même nous qui sommes d'origine indienne ne comprenons pas tout !
On ne sort pas indemne de plusieurs siècles de colonisation, voire plusieurs millénaires. Quand l'Inde a obtenu son indépendance, elle était ruinée. On ne remonte pas la pente en 60 ans. Le poids de ces années de colonisation a laissé un peuple en grande partie analphabète, enlisé dans ses coutumes ancestrales. Et puis vous savez bien que comme le disait Nehru, l'évolution arrive avec les femmes. Or les hommes ont peur de perdre leur pouvoir (on y vient) si les femmes s'instruisent, deviennent indépendantes donc libres. Croyez-vous que 62 ans d'indépendance est suffisant pour mettre à mal ces mentalités bien ancrés dans les "gènes" ?
Si je parle de cette façon, c'est parce que j'en ai marre d'entendre toujours les mêmes idées reçues sur l'Inde. Même si je suis française, cela me touche. Et donc je dis comme toujours : vous ne pouvez pas comprendre !
Où avez-vous vu qu'il n'y avait pas de parti pris dans une expo ? Nous ne sommes pas plus objectif que vous.
Vous voulez comprendre la mentalité indienne en omettant le sacré, la tradition, la sagesse. Alors vous ne comprendrez jamais. La mentalité indienne englobe tout cela au quotidien. Si vous n'acceptez pas cela, alors vous vous éloignerez de la mentalité indienne.
Concernant le film Slumdog Millionnaire, le réalisateur a choisi de faire un bon film touchant tout public tout en y laissant un message. C'est parfois ce que font certains bons fims Bollywood. Enrober de couleurs, de chansons, de danses, un message assez fort sur le problème des castes, ou celui de la femme, ou la famille. Mais le fait que les actrices s'habillent trop à l'européenne gênent certains ! Alors comment expliquer que les Indiens en raffolent ? Qu'ils s'endorment dans la Mâyâ, l'Illusion ?
A bientôt. Joseline
Rédigé par : Joseline Beurier | 01 mars 2009 à 21:52
Ah là là... on peut jamais rien dire sur l'Inde sans se faire taxer d'occidental. Dès que l'on porte un jugement, une opinion... ça y est, j'y connais rien car je suis un occidental. Alors cela veut-il dire que nous occidentaux nous n'avons que le choix de regarder, de constater en silence ? Il faut être indien pour comprendre et juger les indiens ?
je ne sais pas jusqu'à quand une nation est qualifiée de "jeune". Il me semble que ses tradition ne datent pas d'hier. La colonisation est finie depuis le 15 août 1947, soit depuis 62 ans. Je ne veux pas minimiser les conséquences de la colonisation, mais il faut quand reconnaître que les personnalités qui ont dirigé l'Inde depuis Néhru, n'ont pas toujours fait le bon choix pour relever l'Inde.
Un constat malgré tout : malgré le soit-disant socialisme à l'indienne qui a régné pendant des décennies, c'est le capitalisme pur et dur qui est aujourd'hui le déclic qui permet à l'Inde de décoller.
En ce qui concerne les femmes, et vous citez à nouveau Nehru (il nous manque lui...) : "une nation ne peut évoluer qu'à partir de l'évolution de ses femmes." Il a fallu tant d'années pour que les indiens comprennent cela ? Ne me dites pas qu'il faut laisser le temps à une nation si jeune, etc etc. Ce n'est pas une question de temps, c'est juste une question de volonté. La volonté de faire évoluer les mentalités, ce qui veut dire le poids des traditions basées sur la religion. Et vous le savez mieux que moi, en Inde, la religion c'est le pouvoir. D'ailleurs cela me rappelle que les élections législatives sont prévues en avril prochain. Ca risque d'être chaud, très chaud. Les femmes vont savoir jusqu'à quel point elles vont avoir la possibilité de s'émanciper.
Quand je parle de d'émancipation, je ne parle pas d'une émancipation à l'occidental, je parle d'avoir le droit de participer plus librement à une société indienne en pleine mutation. Sachez que je ne suis pas là pour faire des comparaison, ou juger les uns et les autres. Ce n'est pas du tout mon propos, je dis seulement acceptez le dialoguer, laissez la place à la polémique, aux critiques.. et cela dans les deux sens, je veux dire tant positif que négatif. J'adore l'Inde pour ce qu'elle a été et pour ce qu'elle est. Mais s'il vous plait, arrêtez de nous mettre sur la touche à chaque fois que l'on parle de l'Inde.
Il me semble que c'est pas le propos de votre exposition. J'ai compris que ce n'est pas une exposition indo-indienne et c'est ce qu'il me plait. Avoir enfin l'occasion de découvrir l'Inde sous un regard nouveau, sans parti pris, sans jugement. Alors je vous en prie, de gâchez pas cette occasion. Nous sommes en Occident, nous n'avons pas les moyens de porter notre jugement autrement qu'avec nos valeurs occidentale. Mais ne sous-estimez pas notre aptitude à juger. Nous savons aussi faire la part des choses... Etre objectif n'est pas l'apanage des indiens.
Aidez-nous à comprendre le fond de la mentalité indienne, sans l'enrober de sacré, de tradition et de sagesse.
Je vais finir par un petit mot sur Slumdog. Je n'ai pas été époustouflé par ce film, malgré tout c'est du bon cinéma. Mais Charles, ne pensez vous pas que, même si Boyle n'a pu s'empêcher de saupoudrer son film de "clichés pour faire un bon film" (sûrement sous la pression aussi de la production), c'est une manière de sensibiliser le grand public à la société indienne ? Aujourd'hui le public "occidental" est prêt à comprendre l'Inde et sa société complexe. Ce qui n'a pas été le cas durant des siècles. je me dis qu'il faut y aller par étapes et Slumdog est une bonne étapes. Il faut être vigilant de ne pas tomber dans le travers "hollywoodien", j'en conviens, mais ne rejetez pas si prestement un film qui parle de l'Inde, des indiens qui a reçu 8 oscars. Entre le films "Gandhi" et "Slumdog", le regard occidental sur l'Inde à évoluer.
Et j'ai peur de comprendre que vous préferiez que cette chère Latika ne porte pas de jean. Cela voudrait-il dire que les indiennes ne doivent pas porter de jean dans les films sous peine d'être victime de la globalisation ? Vous avez peut-être raison. Latika aurait dû porter un pantalon en soie bio, couleur safran, ça fait plus local.
Rédigé par : Manu | 01 mars 2009 à 19:44
Au sujet de la condition de la femme, j'aimerais juste dire qu'il semble que toutes les opinions soient dirigées par la vision occidentale. Comme si elle était la seule universelle. Donc tout ce qu'on perçoit d'un peuple ou d'une nation, - ici ce qui nous intéresse, c'est l'Inde - on le voit à travers les yeux d'un Occidental. Et suivant le seul modèle occidental.
La condition de la femme indienne a changé au cours du temps, en fonction des arrivées successives de peuples très différents. Il y a eu des amalgames. Puis les lois de Manou ont laissé les femmes dans un carcan qui au fil des siècles s'est renforcé. Certes il y a des femmes qui occupent des fonctions égales à celles des hommes, mais il y a encore des femmes qui subissent les quatre volontés des hommes, des humiliations et des violences. Le paradoxe de la société indienne. C'est aussi ce qu'on retrouve dans le monde, des femmes qui dirigent un pays et d'autres qui sont battues et tuées par leur conjoint.
Alors l'Occident peut voir la société indienne inégalitaire - et elle l'est certainement, j'en conviens - mais n'oublions pas que l'Inde est une nation encore jeune, qui doit trouver sa voie, qui doit sortir de plusieurs siècles de colonisation, qui doit affronter les très nombreux problèmes intérieurs. Et comme le disait Nehru, une nation ne peut évoluer qu'à partir de l'évolution de ses femmes. Les hommes indiens commencent à ressentir les effets de leurs principes stupides : certaines régions indiennes sont en manque de femmes et beaucoup ne trouvent pas d'épouses.
Mais des femmes se battent. Cela fera-t-il boule de neige ? Que Ganesh les aide !
A bientôt. Joseline
Rédigé par : Joseline Beurier | 27 février 2009 à 17:46
Bienvenu MonsterJack,
Je reçois vos remarques pertinentes mais souhaite clarifier mon propos. Ne prenons pas Slumdog Millionnaire pour ce qu'il n'est pas : un film à message. C'est un divertissement astucieux et bien fait, j'en conviens. Mais Danny Boyle réalise un film destiné à un vaste public (et d'abord son pays d'origine, l'Angleterre), il s'agit alors de pas trop faire local. Et puis, il y a cette manière de filmer, réplique de certains films hollywoodiens : montage nerveux, couleurs saturées, caméras penchés, etc... Là commence la globalisation. Bien sûr, y sont traités des problèmes propres à l'Inde (corruption, exploitation des enfants et autres) mais, on sent bien que ce n'est pas le sujet du film, simplement un décor... mais, à la limite ce n'est pas grave. Ce qui me gêne, si vous voulez, c'est qu'à force de superposer des références disparates pour "attraper" le plus de spectateurs (les bidonvilles, Roméo et Juliette, les gangs, les portables, sans oublier le ballet bollywoodien final), on obtient un film pour tous mais sans âme. Il me semble que c'est le risque de la mondialisation. Finissons par le jean de Latika, il est pratique et élégant certes mais il est aussi le symbole d'une uniformisation à l'oeuvre.
Rédigé par : Charles | 27 février 2009 à 00:58
C’est bizarre mais je n’ai pas du tout ressenti le décor écrasant de la mondialisation de Slumdog Millionaire. Les images qui défilent pendant la projection du film représentent bien la réalité indienne : le bidonville de Darhavi, les eaux sales déversées par les égouts où se lavent pêle-mêle le linge et les humains, les gamins qui jouent en bout de piste de l’aéroport, les policiers qui se font caillasser du haut des toits de tôles (c’est autre chose que nos banlieues françaises qui paraissent tout d’un coup bien bourgeoises), on ne peut pas se tromper, ce n’est pas la mondialisation qui s’expose, mais l’image réelle de l’Inde, la réalité de la vie d’un peuple où 455 millions d’individus vivent avec moins de 1 euro par jour, alors que ce pays, lanceur de satellites, qui possède aussi bien les meilleurs médecins du monde que la bombe atomique, n’essaie de présenter que la vitrine postmoderniste de la réussite capitalistique. Mais à bien y regarder, c’est l’image archétypique d’un pays sous-développé (comme on appelait avant sans fausse pudeur) avec ses facettes étincelantes en trompe-œil qui laisse son peuple livré à lui-même crever la faim. Voilà tout ce que nous montre le film et même plus avec l’exploitation des enfants. On est bien loin de la mondialisation.
Certes « Qui veut gagner des millions » est un jeu universel, certes Latika porte des jeans (mais c’est bien pratique n’est-ce pas ? Et même élégant !) mais c’est justement pour cela qu’elle prend sa liberté car elle est avant tout Femme avant d’être Indienne et il n’y a pas de côté mondialiste là-dessous. Pourquoi devrait-elle porter le sari ? A quel titre ? De la tradition ? Mais la tradition n’est pas figée, elle évolue aussi, lentement, imperceptiblement. Devrions-nous, nous aussi endosser les vêtements traditionnels de nos régions dans la vie courante ?
Bien plus importante est la symbolique de la prise de liberté à travers cette Inde qui reste entravée dans sa marche en avant par ses traditions ancestrales, dont notamment son système de castes. S’il n’en est pas question dans le film, c’est pour que le message soit plus universel (et non pas mondialiste) : peuple opprimé de tous pays retrouvez votre fierté, libérez-vous ! Femmes défaites-vous du rôle que l’on veut vous faire tenir !
Un dernier mot sur le film : ne perdons pas de vue que ce qui pousse le héros à s’inscrire au jeu est l’espoir de retrouver Latika, car celui-ci est extrêmement populaire et, de ce fait, très regardé. Son intention n’a jamais été de gagner des millions (d’ailleurs on ne sait pas ce qu’il en fera) pour surfer sur la vague mondialiste. Non ! Seul compte pour lui de retrouver Latika et de vivre avec elle, comme devrait être universellement vécu l’amour.
MonsterJack
http://sheela.hautetfort.com
Rédigé par : MonsterJack | 24 février 2009 à 17:20