Depuis maintenant une semaine, je partage mon appartement avec une française. Elle travaille pour une banque indienne qui fait des micros crédits. Qu'est ce qu'un micro crédit ? C'est un petit crédit !
Non plus sérieusement, certaines ONG se sont rendues compte que dans les régions pauvres, les gens pourraient énormément améliorer leur quotidien avec seulement une faible somme d'argent. L'idée a donc émergé et des organismes ont eu l'idée de prêter de l'argent mais pour de très petites sommes.
Pour le cas que je connais, les demandeurs doivent se regrouper par groupe de 4 personnes, 4 femmes pour être plus précis. L'organisme prête de l'argent au groupe et non à l'individu. Le groupe doit donc rembourser l'emprunt (ce qui veut dire que si une des personnes ne peut pas rembourser, les autres doivent le faire à sa place). Cela permet de responsabiliser les emprunteurs et de créer des liens de solidarité.
Pourquoi des femmes uniquement ? Parce qu'on s'est rendu compte que les femmes étaient beaucoup plus responsables que les hommes et allaient utiliser cet argent pour de bonnes raisons et non pour aller boire.
Il y a 3 types de raisons pour lesquelles ces banques prêtent :
- payer les études des enfants,
- financer leur petit business,
- les deux à la fois.
C'est donc par ces femmes que de multiples foyers vont pouvoir améliorer leur quotidien.
> Sébastien C.
Bonjour Sébastien
Tous travaux d'argent comportent un risque, même dans notre société bien avancée sur le plan bancaire. Déjà le fait de vouloir s'en sortir et d'y arriver est un bon point pour tout ceux qui font appel à ce micro crédit.
A bientôt. Joseline
Rédigé par : Joseline Beurier | 20 février 2009 à 23:52
La "responsabilisation" du groupe telle que présentée par les MFI (les fameuses MicroFinance Institutions) revêt cependant un aspect pervers : en effet, c'est effectivement le groupe qui est responsable en cas de défaillance d'un des membres du groupe. Le risque n'est donc plus supporté par le banquier mais par les membres du groupe.
Or, si dans un crédit "classique", il existe un garant solvable ou des biens à saisir, ce n'est pas le cas pour un mirco-crédit (c'est d'ailleurs un des moyens de le caractériser). Mais il ne faut pas croire que les autres membres du groupe vont sagement payer en attendant que la situation de celui qui a failli s'améliore.
La responsabilisation prend en fait la forme d'une pression interne au groupe exercée sur chacun de ses membres, qui garantit le haut taux de remboursement. En effet, si c'est aux femmes qu'on prête, ce sont rarement elles qui sont les vecteurs de la pression qui s'exerce sur un membre d'une communauté, mais plutôt en général leur mari ou leur fils ainé. Que cela implique de la violence ou des moyens peu recommandables, ça, le banquier ne s'en vante pas, en général. L'exemple est connu dans les bidonvilles philippins où ces MFI sont très développées : si vous ne pouvez pas rembourser, vous trouverez un moyen même illégal pour trouver cet argent, du moins si vous tenez à toutes vos articulations.
Cela permet au banquier (ou organisation, certaines MFI n'ont pas le statut de banque) de pratiquer des taux inférieurs aux taux usuriers locaux (mais qui semblent délirants à nos yeux, supérieurs à 100% d'intérêts au Mexique par exemple) tout en gardant les mains propres puisqu'en cas de défaillance ce n'est pas lui qui fait les démarches pour récupérer l'argent mais les autres membres du groupe qui ne veulent pas perdre l'accès à ce type de crédit.
Voilà les dessous d'un des "miracles" du micro-crédit, parmi ceux présentés à la ménagère de moins de 50 ans. Cela n'enlève pas l'intérêt du concept en lui-même. En résumé, bien sûr que vous remboursez, vous tenez à votre peau. La France nous protège tellement d'un point de vue bancaire...
++ Seb
Rédigé par : t. vdb | 08 février 2009 à 21:07