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Joseline Beurier

Bonjour Sébastien

Tous travaux d'argent comportent un risque, même dans notre société bien avancée sur le plan bancaire. Déjà le fait de vouloir s'en sortir et d'y arriver est un bon point pour tout ceux qui font appel à ce micro crédit.

A bientôt. Joseline

t. vdb

La "responsabilisation" du groupe telle que présentée par les MFI (les fameuses MicroFinance Institutions) revêt cependant un aspect pervers : en effet, c'est effectivement le groupe qui est responsable en cas de défaillance d'un des membres du groupe. Le risque n'est donc plus supporté par le banquier mais par les membres du groupe.

Or, si dans un crédit "classique", il existe un garant solvable ou des biens à saisir, ce n'est pas le cas pour un mirco-crédit (c'est d'ailleurs un des moyens de le caractériser). Mais il ne faut pas croire que les autres membres du groupe vont sagement payer en attendant que la situation de celui qui a failli s'améliore.

La responsabilisation prend en fait la forme d'une pression interne au groupe exercée sur chacun de ses membres, qui garantit le haut taux de remboursement. En effet, si c'est aux femmes qu'on prête, ce sont rarement elles qui sont les vecteurs de la pression qui s'exerce sur un membre d'une communauté, mais plutôt en général leur mari ou leur fils ainé. Que cela implique de la violence ou des moyens peu recommandables, ça, le banquier ne s'en vante pas, en général. L'exemple est connu dans les bidonvilles philippins où ces MFI sont très développées : si vous ne pouvez pas rembourser, vous trouverez un moyen même illégal pour trouver cet argent, du moins si vous tenez à toutes vos articulations.

Cela permet au banquier (ou organisation, certaines MFI n'ont pas le statut de banque) de pratiquer des taux inférieurs aux taux usuriers locaux (mais qui semblent délirants à nos yeux, supérieurs à 100% d'intérêts au Mexique par exemple) tout en gardant les mains propres puisqu'en cas de défaillance ce n'est pas lui qui fait les démarches pour récupérer l'argent mais les autres membres du groupe qui ne veulent pas perdre l'accès à ce type de crédit.

Voilà les dessous d'un des "miracles" du micro-crédit, parmi ceux présentés à la ménagère de moins de 50 ans. Cela n'enlève pas l'intérêt du concept en lui-même. En résumé, bien sûr que vous remboursez, vous tenez à votre peau. La France nous protège tellement d'un point de vue bancaire...

++ Seb

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